L’entretien est une rencontre.
Lorsqu’un candidat rencontre son futur manager, il ne s’agit pas d’une situation où l’un « demande » et l’autre « octroie », mais d’un rapprochement entre un besoin de poste et une offre de services.
Dans cette situation, qui est une sorte de mise en abyme du futur job, le candidat et son interlocuteur tentent de se projeter en imaginant ensemble le candidat travaillant au sein de l’entreprise. Beaucoup d’informations passent alors dans les deux sens, fondées sur le verbal, sur le non verbal, sur la densité et le rythme des échanges, sur la dynamique même de l’entretien. Ces informations et les émotions associées permettent au final de sentir de part et d’autre si le courant passe.
Il est normal d’aborder l’entretien avec du stress. Le stress, maîtrisé, nous aide à mobiliser nos ressources. Une préparation méthodique, procurant une bonne connaissance de l’entreprise et également de son interlocuteur, aide à contenir le stress à ce bon niveau.
Les spécialistes qui conçoivent les cockpits d’avion, les entraineurs qui exercent les pilotes sur simulateurs le savent : les situations de stress excessif diminuent l’ampleur des perceptions ; on parle alors de « tunnel de persévérance » ou de « fascination de la cible ». Lors de tentatives répétées pour atterrir dans des conditions difficiles, le pilote peut ainsi oublier de sortir le train d’atterrissage.
Surestimer l’enjeu de l’entretien en se mettant trop de pression – « Il faut absolument que je fasse BONNE impression », « il faut absolument que je décroche ce poste ! » – risque de desservir le candidat en lui mettant des œillères et en favorisant de sa part des réactions primitives : sidération, attaque (agressivité) ou fuite (évitement).
Il est maladroit de se mettre trop de pression en biaisant sa vision de l’entretien pour en faire un tribunal au résultat binaire : accepté ou rejeté.
Inutile également de mobiliser de l’énergie pour essayer de se cultiver un personnage : cette attitude n’a aucune chance de passer le cap d’une période d’essai, et augmentera inutilement le stress. C’est FIDELE impression qu’il faut faire, et coup de chance, être soi-même c’est beaucoup plus facile.
Une bonne préparation nous permettra d’aborder l’entretien avec authenticité, curiosité et ouverture d’esprit, la besace pleine des questions, spontanées et aussi travaillées afin de mieux cerner le poste.
Souvenons-nous que l’entretien n’est pas un examen de passage : c’est d’abord et avant tout une rencontre humaine. Pas une fin en soi, mais le début de quelque chose.
Marc de Castelnau
Démarche réseau, networking : la chasse au marché caché de l’emploi est devenue une compétence clé des candidats, surtout lorsqu’ils visent des responsabilités et que leur profil ne correspond pas parfaitement au mouton à 5 pattes espéré par les recruteurs.
60, 70, 80 % ? Les professionnels de l’emploi s’évertuent à donner au doigt mouillé une évaluation du pourcentage des embauches effectuées grâce au réseau. A chaque fois, le chiffre est élevé et bien supérieur à celui des emplois pourvus par annonce, candidature spontanée, cabinet de recrutement ou autre chasseur de tête.
Hervé Bommelaer résume la situation par une métaphore qui compare le monde des annonces à un océan rouge où s’écharpent des centaines de requins, et celui du réseau à un océan bleu, vaste et calme où il est possible de trouver patiemment avec méthode et ténacité, le job qui correspondra à vos aspirations.
Dans les années 90, le répertoire papier dont les différentes lettres étaient pressées au doigt pour retrouver les coordonnées de connaissances passées, l’annuaire papier d’une association d’anciens élèves et le téléphone filaire constituaient les principaux outils du démarcheur qui « activait son réseau ». La rencontre physique qui se matérialisait par une poignée de main et un entretien en face à face dans un bureau ou un restaurant, était le prérequis d’une prise de contact authentique. Cette connexion nécessaire entre deux personnes était établie par les mots mais aussi par les gestes, les expressions du visage, sans parler de l’intonation et de la sonorité de la voix, qu’une connexion internet n’est pas capable de restituer avec la même qualité.
En 2021 au cœur d’une ère hautement digitalisée et pandémique, la tentation peut être forte pour les candidats qui sollicitent leur réseau de se retrancher derrière les seuls emails, réseaux sociaux et conversations Zoom.
Or le contact « présentiel » reste un atout majeur pour créer une connexion et multiplier les chances de « conclure l’affaire ». Lorsque c’est possible, nous ne pouvons que recommander de privilégier au maximum les rencontres « réelles » et d’insister pour qu’elles aient lieu tant que faire se peut, surtout avec les personnes jamais rencontrées dans la vie d’avant.
Mais dans le contexte actuel, comment faire pour faciliter les rencontres présentielles ?
Voici nos conseils :
· Annoncer clairement à votre interlocuteur que vous préférez le rencontrer « en vrai » ou exprimer vos regrets de ne pouvoir le rencontrer s’il vous dirige d’office vers un échange téléphonique sans vous laisser le choix.
En cas d’ouverture possible vers une rencontre présentielle :
- Demander à votre interlocuteur s’il retourne au bureau même ponctuellement et proposer un rendez-vous dans les locaux de son entreprise
- Si la personne est entièrement en télétravail, lui demander dans quel quartier elle se trouve et proposer un café devant un restaurant ou une boulangerie à proximité. Cette situation vous permettra de découvrir sans filtre numérique les expressions de son visage, ses sentiments et ses intentions lorsque les masques seront tombés le temps d’un café. Ce rapide rendez-vous aura bien plus d’impact pour vous et pour votre interlocuteur qu’un simple appel téléphonique.
Si la personne ne vous laisse pas le choix et impose une réunion à distance :
- Privilégiez les outils permettant d’allumer votre caméra (Zoom, Microsoft Teams, Skype, etc.) à un simple appel téléphonique
- Allumez votre caméra (ce qui incitera votre interlocuteur à le faire également dans la plupart des cas)
Mais alors, les réseaux sociaux ne sont-ils que l’ennemi du bien ?
Bien sûr que non. Si l’entretien (de préférence « présentiel ») reste le principal terrain de jeu pour concrétiser vos projets, les réseaux sociaux en général – et LinkedIn en particulier – sont un outil de préparation des plus performants, et ce pour plusieurs raisons :
1/ Linked In (seul réseaux social dont nous parlerons ici) est un superbe démultiplicateur de contacts.
Les méthodes permettant de contacter vos cibles sont variées :
– Demander à une relation de vous mettre en contact avec une de ses relations.
En effet, Linked In permet d’accéder à des relations dont les coordonnées n’auraient pas nécessairement figuré dans un agenda papier des années 90. D’après le site mysocialselling.com, une personne qui a 100 relations de premier niveau sur LinkedIn pourrait avoir environ 70 000 relations de second niveau, qui sont accessibles par une simple demande de mise en relation. Ce nombre des relations de niveau 2 s’élèverait à environ 340 000 pour les personnes qui ont 500 relations de niveau 1. Ces chiffres dépendent bien entendu du nombre de relations de vos relations et de leur diversité.
– Contacter directement une personne totalement inconnue.
Il conviendra alors d’écrire une petite notre avec votre demande de mise en relation qui explicitera ce que vous avez en commun ou qui décriera brièvement vos propres domaines d’expertise qui pourraient intéresser votre cible.
– Créer du dialogue, échanger avec les auteurs de posts ou d’articles.
Les échanges d’opinion ou d’information que vous susciterez en commentant les publications des autres, peuvent être un excellent prétexte pour se connecter, avant éventuellement de se rencontrer dans la vraie vie.
Pour précision, les publications sur lesquelles vous réagissez peuvent être aussi bien celles de votre fil d’actualité que celles de groupes qui réunissent les personnes intéressées par un thème spécifique
2/ Les réseaux constituent une mine d’information colossale en vue de préparer vos entretiens réseaux. Les sources sont multiples :
– le profil de la personne que vous rencontrez et de ses collaborateurs proches (vous n’avez plus d’excuses pour ne pas connaître son parcours en arrivant à l’entretien),
– les pages d’entreprise qui peuvent détailler les derniers événements, les récents lancements de produits ou services et toutes informations que le service communication aura décidé de partager à ses « followers »
– les offres d’emploi « officielles » de l’entreprise de votre interlocuteur qui, même si elles ne concernent pas directement la fonction à laquelle vous aspirez, peuvent vous renseigner sur l’organisation de l’entreprise, ses valeurs, le type de collaborateurs qu’elle recherche
– les relations de premier niveau de votre interlocuteur (c’est sans doute le plus intéressant pour la suite…). En effet, en passant en revue la liste des relations de votre interlocuteur, vous pouvez anticiper les demandes de mises en relation que vous pourrez faire en fin d’entretien.
Cela suppose que la personne que vous rencontrez vous ait accepté(e) en tant que relation de 1er niveau avant l’entretien. Pour ce faire, n’oubliez pas de demander à votre interlocuteur de vous accepter dès que l’entretien est planifié.
Cela suppose également que votre interlocuteur n’ait pas volontairement bloqué la visibilité de ses relations de premier niveau (ce qui est rarement le cas dans la mesure où la visibilité des relations est active par défaut)
En résumé, les rencontres virtuelles et réelles sont donc utiles et complémentaires.
Bien souvent, les rencontres virtuelles permettent de préparer de manière efficace et productive les rencontres réelles qui restent le lieu de la concrétisation de vos projets… du moins sur une planète encore peuplée d’êtres humains.
A vous de jouer au mieux sur les deux tableaux dans vos recherches et prises de contact !
N’hésitez pas à contacter l’association « Oser 75 pour l’emploi » qui pourra vous y aider très concrètement.
Quelques conseils de première nécessité sur LinkedIn en vue de préparer vos entretiens réseaux :
- Avoir un profil à jour, complet et pertinent (c’est la base)
- Se faire remarquer un minimum : une activité même limitée à quelques likes, commentaires et partages démontre votre implication et vos centres d’intérêt. En bonus : une bannière impactante et en phase avec votre projet marquera les visiteurs de votre profil (parmi lesquels se trouveront très probablement vos futurs contacts réseaux)
- Vérifier que vous donnez bien accès à votre liste de relations de premier niveau. Si vous souhaitez pouvoir utiliser celle de vos interlocuteurs, il est bien normal de laisser accès à la vôtre dans un souci de réciprocité.
- Pour vérifier ce point : cliquer sur « Vous » (en haut à droite de la barre de navigation de LinkedIn) / Préférences et confidentialité / Visibilité / Visibilité de votre profil et de votre réseau / Visibilité de vos relations
- Nettoyer votre liste de relations de premier niveau. En lien avec le point précédent, il est préférable de ne conserver dans vos relations de premier niveau que les personnes que vous connaissez vraiment. Vous pourrez ainsi supprimer les personnes que vous ne sauriez nullement contacter si on vous demandait une mise en relation.
Arnaud Moinard.
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485 jours ou l’histoire d’un rebond professionnel en pleine période Covid
Le témoignage d’Eric, participant à une Session d’Approfondissement pour Réussir de l’association Oser75
Les séniors sont chers à l’embauche et peu rentables, peu adaptable : que de fois avons-nous entendu et lu ces axiomes malheureusement trop répandus en France ! Par ces quelques lignes, je veux vous démontrer le contraire.
15 avril 2019, jour de l’incendie de Notre Dame de Paris :
J’annonce à la DRH que j’ai décidé de quitter Lafarge après 28 ans.
Septembre 2019 :
C’est le début de mon repositionnement.
Mon état d’esprit : je ne recherche pas, c’est une entreprise qui a un besoin auquel elle doit répondre qui me cherche. C’est normal ce qui t’arrive, ne dramatise pas et sois patient, ne te précipite pas !
Mon approche : combiner à la fois une démarche individuelle et bénéficier du formidable appui de groupes.
Novembre 2019 :
Début d’une formidable expérience avec l’Association Oser 75 en groupe de 7 personnes avec 17 animateurs. Les objectifs des sessions : sortir de l’isolement, s’appuyer sur ses réalisations, affiner son projet professionnel, présenter une offre de service percutante, organiser sa campagne de recherche, exploiter son réseau…
Je rejoins également l’association « Le Parvis des Talents » dont l’objectif est que ses membres restent professionnels avec la présentation d’une thématique devant le groupe qui fait ensuite un retour bienveillant.
J’intègre également le réseau Oudinot : participation aux sessions de speed networking, aux réunions mensuelles et suivi des conseils avisés de Christophe sur les fondamentaux du networking.
Année 2020 :
Au final, j’obtiens près de 130 rendez-vous réseau et chasseurs.
Un seul rendez-vous avec un ancien camarade de classe devenu avocat a débouché sur une rencontre avec le directeur de la conformité du CNES, qui me donne deux autres contacts dont l’un me permettra de décrocher une mission de 4 mois en tant que Chief Compliance Officer chez BOURBON en septembre 2020. Le CEO me propose le job avant Noël.
Janvier 2021 :
Je suis en CDI après finalement un seul entretien (en costume de bain au bord du piscine fin août !)
A ceux qui vont bientôt trouver le job de leurs rêves : tout est donc possible ! Croyez en vos forces et vous serez récompensés. N’hésitez pas à me contacter !
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Un entretien d’embauche ? Ça se prépare. Quand il est préparé, cela se voit !
Un entretien c’est du stress si on ne le prépare pas. Vous ne savez souvent que répondre au recruteur lorsqu’il vous demande « quels sont vos points faibles ? » ou encore « où vous voyez vous dans 5 ans ?». Nous allons donc vous donner toutes les clés pour le réussir sans stress.
Il est important de retenir que lors d’un entretien, le recruteur cherche à vous connaitre, tester votre écoute et cerner vos motivations. Aucune question n’est un piège, il ne faut donc pas se laisser déstabiliser. La première impression est primordiale, donc le sourire et la gestuelle ne sont surtout pas à négliger.
Certaines questions reviennent le plus souvent telles que :
– Pouvez-vous me parler de vous ? de votre parcours ?
– Quelles sont vos qualités et défauts ?
– Dans une équipe, comment vous positionnez-vous ?
– Pourquoi le poste à pourvoir vous intéresse-t-il ?
– Pourquoi devrais-je vous choisir, vous, plutôt qu’un autre candidat ?
– Comment expliquez-vous votre période sans emploi ?
– Que pensez-vous avoir tiré de vos expériences précédentes ?
– Quelle est pour vous la principale difficulté du poste ?
– Que pensez-vous pouvoir apporter à l’entreprise ?
– Etc.
Les réponses à ces questions doivent être préparées à l’avance pour éviter toute déstabilisation. Sans oublier qu’il est important de justifier ses réponses avec des exemples concrets d’évènements ou de réalisations passés et de mettre en avant ce que vous avez tiré de ces expériences ; en quoi ont-elles été bénéfiques selon vous ?
Le « Story Telling » est un mode de communication efficace qui permettra de capter l’attention de votre interlocuteur. Il pourra ainsi visualiser et cerner votre personnalité. De manière générale, cette technique permet de stimuler l’entretien.
En cette période de pandémie, les entretiens se font le plus souvent, dans un premier temps, par Visio. Ainsi, cela reste un entretien d’embauche. Tous les critères d’un entretien physique doivent être présents.
contact@Oser75pourlemploiwww.oser75pourlemploi.org
Entretiens réseaux : faut-il continuer à se rencontrer ? Quelle part donner au digital ?
Auteur : Arnaud Moinard